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18 février 2021 4 18 /02 /février /2021 13:04

Face aux mystifications dont fait l'objet Nietzsche, gauchiste et chrétienne, je me dois de souligner le caractère Hyperboréen de Nietzsche là où d'aucuns voudraient qu'il fût un hédoniste ou un chrétien manqué. J'ai écrit l'essai "Nietzsche Hyperboréen ou l'école du Surhomme" à cette fin, pour mettre en exergue la dimension Hyperboréenne de la philosophie nietzschéenne. Nietzsche veut faire de nous des dieux à l'image d'Apollon et Dionysos. C'est pourquoi la philosophie nietzschéenne par ailleurs sera toujours destinée à une élite. Dans "La Naissance de la tragédie" Nietzsche a mis en lumière l'importance du tandem Apollon Dionysos dans la psyché européenne et du moteur prométhéen de l'homme européen dans sa vocation à devenir un dieu. C'est en lisant Epicure, la lettre à Ménécée en particulier, que j'ai eu la confirmation de cette vocation prométhéenne de la philosophie nietzschéenne. Epicure parle des dieux en les désignant sous l'appellation de Bienheureux. Nietzsche, en bon philologue classique, y fait référence dans "Ainsi parlait Zarathoustra" quand il évoque son île des Bienheureux où séjournera ses enfants à venir i.e. le Surhomme. Il faut ainsi comprendre en filigrane que l'intention de Nietzsche est que l'homme, qui est quelque chose qui doit être dépassé, devienne un dieu "épicurien", un Surhomme, un Bienheureux, un dieu indifférent au malheur des hommes, vivant dans la félicité de sa perfection et de sa puissance. Du reste Hésiode, Hérodote et Diodore de Sicile qualifient les Hyperboréens de Bienheureux. Si dieu est mort comme l'annonce Nietzsche à travers la figure de l'insensé dans "Le Gai Savoir" ce n'est pas pour s'en plaindre et retourner au christianisme mais bien pour inviter les hommes à se dépasser et devenir des dieux : "Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux pour du moins paraître dignes des dieux ? " Que celui qui a des oreilles entende et manie le marteau du philosophe prométhéen pour sculpter sa vie et devenir un Hyperboréen.

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 13:17

Réponses de Clotilde Venner au Questionnaire de la Nietzsche Académie. Veuve de l'historien Dominique Venner (figure nietzschéenne par excellence), Clotilde Venner, qui a fait des études de philosophie, est l'auteur avec Antoine Dresse du livre "A la rencontre d'un coeur rebelle. Entretiens sur Dominique Venner" aux éditions La Nouvelle Librairie.

 

- Nietzsche Académie : Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

- Clotilde Venner : Bien que j’aie fait des études de philosophie, je ne pense pas l’avoir compris avant l’âge de 40 ans. Il m’a fallu une certaine maturité pour le comprendre de l’intérieur. Ce que j'apprécie chez Nietzsche, c'est sa lecture du monde grec qu'il a magnifiquement renouvelé et rééquilibré. En effet, on avait vu chez les Grecs, tout au long du Moyen Âge et à l'âge classique essentiellement le logos, le raisonnement rationnel alors que les Grecs sous l'influence des présocratiques et des tragiques mettaient à égalité le raisonnement intellectuel et l'énergie vitale. Nietzsche nous fait aimer et comprendre les Grecs. L'autre aspect de sa pensée que j'apprécie, c'est l'importance qu'il accorde au corps, pas au sens hédoniste et narcissique actuel, mais dans le sens où l'on ne peut dissocier le corps de l'âme. Quand on se soucie de son âme, ce n'est en rien une activité superficielle et vaine : " Comment faut-il que tu te nourrisses, toi, pour atteindre ton maximum de force, de virtu, dans le sens que la Renaissance donne à ce mot, de vertu libre de moraline ? " Ecce Homo. Pour moi, il est le penseur de l'énergie vitale, c'est ce que j'aime le plus chez lui. Il écrit également dans La Généalogie de la Morale : " nos idées ne s'enracinent pas dans notre raison, mais en nous, dans notre corps, dans notre chair, dans notre être le plus profond. "

 

- Nietzsche Académie : Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

- Clotilde Venner : C’est vouloir constamment se dépasser, s’élever, ne pas se contenter d’être ce que l’on est ou d’être ce que les autres voudraient qu’on soit. C’est être animée par une tension intérieure qui nous pousse à créer. La triade homérienne de Dominique [Venner] traduit magnifiquement cet élan spirituel qui nous vient des Grecs : la nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon.

 

- Nietzsche Académie : Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

- Clotilde Venner : Mes deux livres préférés sont La naissance de la tragédie et Le Crépuscule des Idoles.

 

- Nietzsche Académie : Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

- Clotilde Venner : Ni l’un ni l’autre. Car l’éthique aristocratique de Nietzsche est très loin des idées de la gauche qu’elle soit de tendance socialiste ou marxiste. Et aussi de la droite surtout si elle est libérale.

 

- Nietzsche Académie : Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

- Clotilde Venner : Je pense à trois auteurs que j'aime beaucoup. Le premier est le Dr Alexis Carrel qui reçut le prix Nobel de médecine en 1912. Ses réflexions dans L'homme cet inconnu sur le corps, la santé, sur ce qui provoque la décadence physique et mentale d'un peuple rejoint la pensée de Nietzsche. Le second c'est René Quinton (également un biologiste), l'auteur de Maximes sur la Guerre, écrites pendant la guerre de 14-18, c'est une sorte de Jünger français mais en beaucoup plus musclée. Sa pensée est par certains côtés très nietzschéenne mais aussi darwinienne. Le troisième auteur est Mircea Eliade, l'historien des religions, qui fut l'ami de Ionesco et Cioran. Pendant sa jeunesse, il écrivit un roman très autobiographique Gaudeamus, qui relate le combat intérieur d'un jeune  intellectuel qui souhaite vivre selon des principes nietzschéens. J'aimerais évoquer également le roman de Muriel Barbery, L'élégance du Hérisson qui est pour moi un roman à bien des égards nietzschéen. Le personnage principal est une adolescente qui éprouve une profonde révolte contre la médiocrité de son milieu social. Je dirais que c'est elle le personnage le plus nietzschéen de l'histoire. Il est rare de trouver des personnages de femmes nietzschéennes dans la littérature mais c'est encore plus rare que ce soit des adolescentes.

 

- Nietzsche Académie  : Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

- Clotilde Venner : Si je devais donner une définition personnelle je dirais que le surhomme, c'est avant tout un créateur, un bâtisseur, un inventeur, quelqu'un qui s'élève au-dessus de la commune humanité. Tous les grands artistes de la Renaissance appartiennent d'une certaine manière à cette catégorie. Je pense à Léonard de Vinci, Michel Ange.

 

- Nietzsche Académie : Votre citation favorite de Nietzsche ?

- Clotilde Venner : " La beauté n’est pas un accident - La beauté d’une race, d’une famille, sa grâce, sa perfection dans tous les gestes est acquise péniblement : elle est comme le génie, le résultat final du travail accumulé des générations. Il faut avoir fait de grands sacrifices au bon goût, il faut à cause de lui avoir fait et abandonné bien des choses (…) Règle supérieure : on ne doit pas « se laisser aller » même devant soi-même (…) Tout ce qui est bon est héritage, ce qui n’est pas hérité est imparfait, n’est qu’un commencement. " Le Crépuscule des Idoles 47 §

 

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21 janvier 2021 4 21 /01 /janvier /2021 15:50

Réponses de l'essayiste Romain d'Aspremont au Questionnaire de la Nietzsche Académie. Diplômé de Sciences Po Paris, Romain d'Aspremont est l'auteur des essais d'inspiration nietzschéenne "Penser l'homme nouveau" et "The Promethean Right".

Nietzsche Académie - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

Romain d'Aspremont - Il est moins le penseur qui m'a le plus influencé que celui dans lequel je me suis le plus retrouvé. Un auteur qui nous influence transforme nos opinions ; Nietzsche les a affinées, perfectionnées. L'auteur qui a réellement transformé ma vision du monde est le philosophe idéaliste Bernardo Kastrup, pour lequel la matière n'est que la projection, l'apparence de la conscience. Tout comme Nietzsche, Kastrup est influencé par la métaphysique de Schopenhauer (la nature de la réalité est la volonté, non pas rationnelle mais instinctive). Kastrup m'a toutefois permis de réaliser que la vision cosmologique de Nietzsche, selon laquelle la nature de la réalité est la volonté de puissance qui gouverne le vivant comme l'inerte, est compatible avec les dernières découvertes dans le domaine de la physique quantique (qui rendent le matérialisme et le dualisme intenables). Nietzsche est toutefois le seul penseur idéaliste (le “volontarisme métaphysique” de Schopenhauer et de Nietzsche est une forme d'idéalisme) à ne pas sombrer dans une vision de type bouddhiste : le cosmos ne reflète aucun “amour universel” venant apaiser le coeur des êtres maladifs pour lesquels l'existence n'est que souffrance dont il faut se libérer.

N.A. - Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

R.d'A. - Viser le dépassement de soi, du groupe, de l'espèce. Ne pas se complaire dans une nostalgie morbide, mais créer les conditions propices à l'éclosion d'une nouvelle espèce, plus énergique et créative qu'Homo Sapiens, délivrée du ressentiment, du nihilisme et de la haine de soi. Nietzsche a compris que l'Homme était une espèce maladive, qui s'est hissée trop rapidement au sommet de la chaîne alimentaire, sans avoir eu le temps de développer la confiance en soi propre à tout prédateur. Notre conscience est « notre organe le plus faible et le plus faillible »; y voir un accomplissement de l'évolution darwinienne est une erreur. La nature humaine n'est qu'une ébauche, une construction branlante. Le plus grand crime contre l'espèce serait de vouloir figer son évolution et, par là même, l'empêcher de prendre le contrôle de son avenir biologique. Voir en Nietzsche un penseur conservateur et anti-transhumaniste est erreur. Nietzsche est l'inverse d'un penseur de l'impuissance et de l'auto-limitation. Il nous intime d'affronter le danger qu'implique toute entreprise de dépassement : « L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abîme. » Ce fil au-dessus de l'abîme, c'est le transhumanisme ; c'est précisément la raison pour laquelle il nous faut nous y aventurer. Le dysgénisme est un abîme plus effroyable encore.

N.A. - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

R.d'A. - Généalogie de la morale est son livre majeur car il dévoile la nature du poison qui ronge l'Occident : le Christianisme, la matrice de la gauche, de l'égalitarisme, du pacifisme, de la haine de soi. Les personnes de droite attachées à la défense du christianisme se doivent de lire ce texte, qui leur permettra de réaliser leur formidable incohérence intellectuelle. La droite se sent l'obligation de tout conserver du passé. Nietzsche souligne l'importance de l'oubli, de la purge – nécessité biologique et civilisationnelle. La mauvaise conscience faite religion ne saurait être conservée. Généalogie de la morale doit toutefois être complété par les Ecrits posthumes dans lesquels Nietzsche esquisse sa vision du Surhomme.

N.A. - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

R.d'A. - Nietzsche est le père de la droite prométhéenne (révolutionnaire ou faustienne). Ses valeurs sont  de droite (hiérarchie, amour de la lutte) mais anti-conservatrices. Il considère les conservateurs comme une version appauvrie de la volonté de puissance : ils se contentent de conserver au lieu de croître. C'est là notre droite : une droite du juste-milieu, de la juste-limite, à taille humaine. Une droite-bonsaï. Tandis que la droite conservatrice s’interroge sur « comment conserver l’homme […], Zarathoustra demande […] comment l’homme sera-t-il surmonté ? » (Zarathoustra, livre IV, « De l'homme supérieur »). La droite est tellement sclérosée dans son conservatisme que la volonté nietzschéenne de forger un homme nouveau – le Surhomme – est parfois assimilée à une entreprise gauchiste. Depuis la défaite du fascisme, le concept de progrès est tout entier assimilé à la gauche : que l'on ne cherche pas plus loin la cause profonde de la mort de l'Occident et de la suprématie  idéologique de la gauche. Nietzsche nous permet de comprendre, ou plutôt de redécouvrir, que la volonté de dépassement et de progrès (osons nous emparer de ce concept !) est intrinsèquement de droite, car elle est le moteur même du vivant. La gauche est le royaume de l'égalitarisme, de la conservation, c'est-à-dire de la mort. La droite doit être celui du dépassement, de la rupture : « L’homme est le prétexte à quelque chose qui n’est plus l’homme ! C’est la conservation de l’espèce que vous voulez ? Je dis : dépassement de l’espèce. » (Friedrich Nietzsche, Fragments posthumes, IX, Gallimard, p.214). Pour notre époque, cela signifie embrasser le transhumanisme, au moins dans sa dimension génétique (plutôt que cybernétique). Dans Zarthoustra, la dimension eugéniste est explicite, avec cet appel à améliorer l'espèce : « C'est un corps supérieur que tu dois créer (...) - c'est un créateur que tu dois créer. Mariage : ainsi je nomme de deux êtres le vouloir de créer un seul être qui soit plus que ses créateurs. »

N.A. - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

R.d'A. - Trop peu parmi les auteurs majeurs. Spengler s'en approche, mais il demeure hélas trop conservateur. Pour Nietzsche, l'âge d'or est à venir tandis que Spengler demeure désespérement décliniste. La Doctrine du Fascisme, co-écrit par Giovanni Gentile et Mussolini, est une remarquable tentative de transformer l'individualisme de Nietzsche en une idéologie du dépassement collectif, dans le cadre d'un Etat totalitaire. Si cette oeuvre semble trahir la pensée de Nietzsche (penseur de l'individu, aux antipodes d'un Etat totalitaire), il faut garder à l'esprit qu'il nous exhorte souvent à ne pas concevoir ses écrits comme formant une doctrine.

N.A. – Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

R.d'A. - Par-delà le bien et le mal, il est créateur de valeurs nouvelles, c'est pourquoi il est si délicat à définir. Il est un processus de dépassement permanent vers un surplus maîtrisé de vitalité, d'instincts, de sensibilité et de chaos intérieur. L'élitisme nietzschéen, qui affirme qu' «un peuple est le détour que prend la Nature pour produire six ou sept grands hommes - et ensuite pour s'en dispenser » est individualiste, ce qui le rend difficile à traduire politiquement. Ses surhommes semblent des demi-dieux solitaires et nomades, hermétiques les uns aux autres ; dans ces conditions, la société est à peine possible. Il semble qu'il n'y ait pas un seul type de surhomme, mais une infinité. Le rapport entre les surhommes et les hommes du troupeau n'est pas non plus hiérarchique. Nulle volonté de gouverner la masse, ni même de l'élever : « Le but n'est absolument pas de comprendre [les Surhommes] comme maîtres des premiers, mais au contraire : il doit y avoir deux espèces qui coexistent : les uns comme les dieux épicuriens, ne se souciant pas des autres ». C'est un élitisme de la frontière, de l'éloignement. Toute relation entre les surhumains et le troupeau est synonyme d'abaissement des premiers. Si l'homme fasciste se sacrifie pour la communauté, Nietzsche préfère sacrifier la communauté pour qu'advienne le surhumain. Cet individualisme est séduisant pour la jeunesse, mais il est également la raison pour laquelle la pensée de Nietzsche ne saurait, telle quelle, régénérer l'Occident, enferré dans un individualisme jouisseur. Il nous faut penser un juste milieu entre Nietzsche et Mussolini.

N.A. -Votre citation favorite de Nietzsche ?

R.d'A. - “L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abîme” ["Ainsi parlait Zarathoustra" - Le Prologue de Zarathoustra §4]

 

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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 13:01

"« L’homme doit devenir meilleur et plus méchant » — c’est ce que j’enseigne, moi."

Nietzsche, "Ainsi parlait Zarathoustra" - De l'homme supérieur §5

Pour se forger un mental de guerrier Übermensch européen, lisez : "Le Protocole des Sages de Thulé. Programme de développement personnel nietzschéen"

 

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27 avril 2019 6 27 /04 /avril /2019 16:46

Nietzsche n’est jamais allé en Corse et pourtant l’île de beauté tient une place importante dans l’œuvre de Nietzsche. C’est tout le mérite du livre passionnant de Thierry Ottaviani "Nietzsche et la Corse" aux éditions Maïa de mettre en lumière ce tropisme corse méconnu du philosophe. Nietzsche projetait d’écrire « La Volonté de Puissance » en Corse en raison des vertus viriles prêtées aux insulaires incarnées dans la figure du bandit d’honneur et la vendetta. Dans ses fragments, notes écrites concomitantes à l’écriture de son œuvre, Nietzsche écrit « comme en Corse » au sujet de la communauté d’hommes supérieurs décrits dans la quatrième partie d’« Ainsi parlait Zarathoustra ».  Nietzsche cherche chez les Corses l’idéal surhumain qu’il a entrevu chez Napoléon, le triomphe du type guerrier, fier et viril. Malheureusement Nietzsche de santé fragile, ne mènera pas à bien son projet de déplacement en Corse. Il n’en demeure pas moins que la Corse reste pour Nietzsche une île bienheureuse à l’instar des îles décrites dans « Ainsi parlait Zarathoustra », un idéal terrestre, matrice et laboratoire possible du Surhomme.

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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 09:01

Publication de "La cure détox du Dr Nietzsche. Régime minceur nietzschéen", ebook d'Olivier Meyer, animateur de la Nietzsche Académie :

"Nietzsche est le philosophe de la grande santé, le premier à avoir théorisé la pensée du corps et érigé la physiologie en reine des disciplines. « La cure détox du Dr Nietzsche » inspireé de sa philosophie et de son vécu, citations à l'appui, vous apportera une aide précieuse pour devenir « un athlète d'acier trempé » à l'image de Nietzsche pour reprendre une formule du biographe Curt Paul Janz. Quel que soit votre niveau de forme, choisir « La cure détox du Dr Nietzsche » est la garantie désormais de prendre son destin en mains pour devenir un esprit sain dans un corps sain, une corde tendue vers le surhumain."

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 00:00

Nietzsche s'est rendu à cinq reprises à Venise de 1880 à 1887. C'est l'objet d'études du livre fort intéressant "Nietzsche et Venise" de Paul-Eric Blanrue aux éditions Fiat Lux. Plus qu'un livre comme le précise le sous-titre c'est un guide initiatique, initiation à un certain esprit européen cher à Nietzsche, loin du tourisme de masse, renouant avec l'esprit aristocratique, celui du beau et du vrai. Depuis sa démission de l'université de Bâle en 1879, Nietzsche voyage en Europe en quête de grande santé et d'un climat propice à l'élaboration de son oeuvre surhumaine. Venise fait partie des "îles bienheureuses" où Nietzsche a aimé se ressourcer et créer. "Aurore" intitulé dans un premier temps "L'Ombre de Venise" a été dicté à Venise. Les épreuves de la quatrième partie d'"Ainsi parlait Zarathoustra" ont été corrigées à Venise. Si "Nietzsche et Venise" se lit comme un guide pratique avec plein de détails géographiques qui plairont aux touristes éclairés, il regorge par ailleurs d'anecdotes biographiques qui plairont également aux nietzschéens avertis, comme de savoir que Nietzsche a comparé les galeries de la place Saint-Marc aux portiques d'Ephèse où le philosophe présocratique Héraclite conversait avec ses élèves, renouant ainsi avec cette comparaison avec le fil de la vraie tradition européenne.

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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 20:10
Réponses au Questionnaire de la Nietzsche Académie d'Abir Taha, diplomate libanaise, philosophe et poète, chercheur à la Sorbonne (Centre d’histoire des philosophies modernes), auteur de deux ouvrages sur Nietzsche : "Nietzsche, Prophet of Nazism : the Cult of the Superman" et "Le Dieu à venir de Nietzsche, ou la Rédemption du Divin" (Paris, Editions Connaissances et Savoirs, 2005) traduit en anglais sous le titre "Nietzsche's Coming God, or the Redemption of the Divine".

Nietzsche Académie - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

Abir Taha - La pensée de Nietzsche a façonné ma Weltanschauung de façon indélébile, et ce depuis mon plus jeune âge, mais depuis elle a bien évolué dans un sens plus spirituel et même mystique : dans mes écrits, y compris mes deux ouvrages sur Nietzsche, je parle du vrai Nietzsche, de sa vision pagano-hindouiste-dionysiaque et néo-aristocratique. Ainsi je mets l’accent surtout sur sa spiritualité occultée et j’explique que, loin d’être un matérialiste et un athée absolu, Nietzsche préconisait un « athéisme spirituel » d’inspiration païenne et prônait un nouveau mode de divinité qui devrait naître suite à la mort du Dieu monothéiste. Mon roman philosophique « The Epic of Arya – In Search of the Sacred Light » est décrit par nombre de critiques littéraires aux USA et en Europe comme la deuxième partie d’ « Ainsi Parlait Zarathoustra », et l’on me surnomme dans les cercles philosophiques « la sœur de Zarathoustra ».

 

N.A. - Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

A.T. - Le nietzschéen est un Surhomme en devenir, tout comme ce dernier est un dieu en devenir. Le nietzschéen est un pont vers la vraie vie, la seule digne d’être vécue : la vie héroïque, tragique, divine, celle qui prône la beauté, la perfection, la noblesse de pensée et de forme. Le nietzschéen est l’homme qui s’est débarrassé de ses peurs et de ses désirs « humains, trop humains », c’est l’aigle qui vit sur les cimes de l’Esprit, et qui fait fi des occupations et réflexions stériles d’une humanité formée de fragments d’hommes superficiels et superflus ne recherchant que le « bonheur bovin », au lieu de ressembler aux dieux, leurs aïeux, en s’élevant au-dessus de leur condition humaine et créant au-dessus d’eux-mêmes afin qu’ils périssent et que vive le Surhumain.

 

N.A. - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

A.T. - Tous les livres de Nietzsche sont des perles et des puits de sagesse et donc doivent être lus, mais son Zarathoustra reste la bible du Surhumain, l’aube de l’Age d’Or et du retour des dieux.

 

N.A. - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

A.T. - Nietzsche prône un aristocratisme spirituel – par opposition à l’aristocratie héréditaire – et supranational, le règne d’une « race des seigneurs » dont la mission serait de créer le Surhumain, le sens de la terre et par conséquent le seul sens et but de la vie, cette dernière n’étant rien d’autre que création et élévation perpétuelles. La vocation de l’homme est donc la réalisation de sa nature divine, et la création du Surhumain. Ceci est l’essence de la philosophie de Nietzsche. Par conséquent, comment parler encore de gauche et de droite, lorsqu’on regarde le monde du haut de l’Everest de l’Esprit qu’est la pensée de ce grand philosophe, « dernier disciple du dieu-philosophe Dionysos » ? Ceci étant dit, si l’on insiste à le classer, et donc à parler de politique au lieu de Grande Politique, la philosophie de Nietzsche est clairement de droite, et même d’extrême droite, étant donné son aristocratisme radical – lequel, cependant, prône une nouvelle noblesse non pas héréditaire mais spirituelle – et étant donné que même son supranationalisme (et son dédain du nationalisme étroit) était fondamentalement aristocratique, par opposition à l’universalisme humaniste de gauche. Les Seigneurs de la terre sont des âmes élevées, des Arhats ou Bodhisattvas qui se trouvent aux quatre coins du monde, au-delà des frontières érigées par les hommes, ce sont des Hyperboréens qui vivent sur les cimes, bien au-delà des vallées des troupeaux d’hommes fragmentaires aux âmes étroites et aux vertus horizontales.

 

N.A. - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

A.T. - Nietzsche est à lui seul un paradigme. Il n’y a qu’un seul Nietzsche. Je décris Nietzsche comme « l’esprit le plus grand et l’âme la plus riche », un géant de l’esprit qui scinda l’histoire en deux, le pré et le post-Nietzschéisme. Cependant, bien qu’il n’y ait qu’un seul Nietzsche, ce grand philosophe a influencé diverses écoles philosophiques et penseurs de tous bords, et à des degrés différents : Sri Aurobindo, Heidegger, Bergson, Freud, Sartre, pour ne citer que quelques exemples.

 

N.A. - Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

A.T. - L’éternel dépassement de soi que Nietzsche préconise culmine dans la création du Surhumain, de l’Übermensch, qui est ainsi l’essence même et le sens de la vie. Il est l’homme complet, l’homme qui s’est dépassé, l’héritier des dieux et le créateur de nouveaux dieux. Chez les Hindous, on le nomme Arhat, et chez les Bouddhistes, Bodhisattva. Nietzsche décrit ainsi le Surhumain : "J’ai pour la première fois réuni en moi le juste, le héros, le poète, le savant, le devin, le chef ; j’ai étendu ma voûte au-dessus des peuples, j’ai dressé des colonnes sur lesquelles repose un ciel - assez fortes pour porter un ciel." Le Surhumain est l’homme synthétique, le philosophe artiste, le grand législateur de l’avenir, "l’unité du créateur, de l’amoureux, du chercheur, dans la puissance… la grande synthèse du créateur, de l’amoureux, du destructeur". C'est un Friedrich Nietzsche, le grand réformateur de l'humanité qui "impose sa main au prochain millénaire" car il est cet homme prédestiné qui fixe les valeurs pour des millénaires." Le Surhumain, antithèse exacte de "l'homme moderne", représente le zénith de la vision aristocratique du monde, incarnant des valeurs totalement différentes de celles des humains ordinaires, des valeurs hors du commun, hors du médiocre. Ce concept radicalement élitiste de Surhumain ne s'applique qu'aux êtres d'exception, c'est une espèce qui "n'est pas encore née" (sauf exception), comme dit Nietzsche ; en effet, le dépassement de soi, et par conséquent, la création du Surhumain, est un but réservé aux rares esprits supérieurs et créatifs, et reste un rêve impossible pour le commun des mortels qui, selon Nietzsche, n’ont pas de valeur inhérente.

 

N.A - Votre citation favorite de Nietzsche ?

A.T. - « Il faut que tu veuilles brûler dans ta propre flamme : comment voudrais-tu redevenir neuf si tu n'es pas d'abord devenu cendre ! »  « J'aime ceux qui ne cherchent pas, derrière les étoiles, une raison pour périr ou pour s'offrir en sacrifice ; mais ceux qui se sacrifient à la terre, pour qu'un jour la terre appartienne au Surhumain. » [« Ainsi parlait Zarathoustra »] 

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 14:42

Réponses au Questionnaire de la Nietzsche Académie de Robert Steuckers, essayiste belge né en 1956, ancien du GRECE et de la Nouvelle Droite, auteur aux éditions du Lore de deux volumes sur "La Révolution conservatrice". 

Nietzsche Académie - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

 

Robert Steuckers - Nietzsche annonçait la transvaluation des valeurs, c’est-à-dire l’abandon et le dépassement de valeurs qui s’étaient pétrifiées au fil des siècles, jusqu’à devenir les charges que portait le chameau dans la fable de Zarathoustra. Il a fallu deux siècles et demi environ aux Européens pour se dégager des vieilles tables de valeurs : et ce processus de dégagement n’est nullement achevé car les résidus de ces fausses valeurs, qui résistent à la transvaluation, reviennent sans cesse à la charge, parfois avec une rage destructrice autant qu’inféconde, comme l’attestent le festivisme et le « politiquement correct ». Il y a encore bien du travail à faire ! Les pétrificateurs, avant les coups de marteau de Nietzsche, faisaient toutefois face aux résidus des valeurs antiques, celles des périodes axiales de l’histoire, qui offraient, face à leurs manigances, de la résilience tenace, malgré que les pétrificateurs étaient au pouvoir, alliés aux démissionnaires d’hier qui abandonnaient graduellement leurs exigences éthiques, leurs exigences de style, comme le montre parfaitement la déchéance des catholiques (et des protestants) en démocrates-chrétiens et des démocrates chrétiens en prétendus « humanistes » . A l’époque de Baudelaire et de Nietzsche, s’installe un système dominé par l’économie et la finance qui houspille les valeurs créatrices hors du champ d’action, hors de la vie de la plupart des hommes, réduisant ceux-ci à de la matière « humaine, trop humaine ». Ce système est toujours en place et se vend à nos pauvres contemporains, qui sont hélas « humains, trop humains », sous différents masques : Nietzsche nous apprend à les arracher, à dénoncer le plan pétrificateur qui se dissimule derrière les beaux discours eudémonistes ou les promesses politico-messianiques. Nietzsche est donc un Maître qui nous apprend de multiples stratégies pour nous extraire des pétrifications du système.

 

N.A - Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

R.S. - Cela signifie d’abord, et avant tout, combattre les falsifications mises en place pour faire triompher les projets des êtres vils, ceux qui pétrifient, comme je viens de le dire, mais qui, de cette pétrification, tirent leur pouvoir, le consolident et le perpétuent au détriment de la beauté et de la légèreté, de l’harmonie apollinienne et de l’ivresse dionysiaque. Tout est lourdeur, pesanteur, répétition chez les tenants des fausses valeurs en place, toutes pétrifiées, monstrueusement froides : Baudrillard parlait d’un système obèse ; l’architecture prisée par le système en place est d’une laideur sans nom, la répétition des poncifs du « politiquement correct » est d’une lourdeur à frémir. L’humain trop humain s’étiole en une dépression infinie, contraint qu’il est de ne surtout rien créer, même de petites choses originales car tout, désormais, doit être sérialisé. Etre nietzschéen, c’est vouloir, envers et contre tout ce que l’on nous propose, la véritable légèreté d’âme, le gai savoir, la beauté permanente de nos environnements, la magnifique variété du monde, obtenue par les perspectives aquilines, celles, justement, du Nietzschéen qui, tel l’aigle, vole haut au-dessus des contingences abrutissantes du système et voit les choses sur tous leurs angles. 

 

N.A. - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

R.S. - Je recommande tout particulièrement La généalogie de la morale et L’Antéchrist, car ces deux livres sont justement ceux qui nous enseignent à arracher les masques des pétrificateurs. 

 

N.A. - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

R.S. - Parce qu’il voulait bousculer les tables des valeurs au 19ème siècle, le nietzschéisme a d’abord été la marque des révolutionnaires de gauche, des anarchistes de tous poils, des artistes (parfois un peu déjantés) et des féministes. Dès la première décennie du 20ème siècle, la gauche allemande s’est pétrifiée à son tour, comme le déplorait et le fustigeait un social-démocrate combattif et contestataire (au sein de son propre vivier politique), tel Roberto Michels (qui parlait de la formation d’oligarchies fermées sur elle-mêmes au départ des bureaucraties des partis, tenues par les « bonzes »). La décennie qui a précédé la Grande Guerre a été, pour les socialistes allemands, l’époque d’une dé-nietzschéanisation progressive, les bonzes ne supportant pas l’audace nietzschéenne, surtout celle qui consiste à arracher les masques des hypocrites, à s’affirmer face aux conventions désuètes. C’est alors que l’on verra le nietzschéisme basculer vers la droite. En Autriche, comme je l’ai démontré dans le premier volume que j’ai consacré aux figures de la révolution conservatrice allemande, les socialistes consolident leurs positions sur l’échiquier politique de l’Empire des Habsbourgs jusqu’en 1914 parce qu’ils s’inspiraient de Wagner, de Schopenhauer et de Nietzsche. On peut également arguer qu’un socialiste italien prénommé Benito était, avant 1914, un activiste politique dont les inspirations philosophiques venaient de Hegel et de Marx, assurément, mais aussi de Bergson et de Nietzsche. Il quittera le parti socialiste italien, en voie de figement idéologique. Plus tard, le futur communiste Gramsci en fera autant, en dénonçant le « Barnum socialiste ». On peut arracher le masque des hypocrites au nom d’une révolution de gauche comme d’une révolution ou d’une restauration de droite.

 

N.A. - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

 

R.S. - L’impact de la pensée de Nietzsche est immense et s’est diffusée à tous les niveaux des arts et des lettres en Europe. Pour des raisons purement didactiques, je me réfère généralement aux catégories forgées par le Professeur René-Marill Albérès, pour qui plusieurs filons dans les lettres européennes portent la marque de Nietzsche : 1)  le filon anti-intellectualiste, qui, sous des formes très diverses, reprend l’hostilité nietzschéenne au socratisme et à tout intellectualisme desséchant, une hostilité que l’on a appelée parfois sa « misologie » (son rejet des logiques et des raisons figeantes) ; 2) le filon dit du « déchirement et de l’action », propre aux années 1930 et 1940, qui englobe la soif d’aventure où l’existence audacieuse prend plus de valeur que l’essence, perçue, souvent à tort, comme figée et immuable. Nietzsche a brisé des certitudes pétrifiées : les hommes sont partis à la recherche d’autre chose, en tâtonnant, en se sacrifiant, en commettant parfois l’irréparable : ils ont été a-socratiques, non ratiocinants, pleins de panache ou tragiquement broyés. Je ne pense pas qu’il existe des auteurs entièrement nietzschéen, seulement des auteurs marqués par un aspect ou un autre du « continent philosophique » qu’est Nietzsche. Seul Nietzsche est pleinement nietzschéen : chacun, disait-il, est sa propre idiosyncrasie. Il ne fait sûrement pas exception à la règle ! Revenons à la notion de « continent nietzschéen » : l’expression est de Bernard Edelman, auteur aux PUF de « Nietzsche – Un continent perdu » (1999). L’œuvre nietzschéenne a effectivement des dimensions continentales, où l’on peut puiser à l’envi, sans jamais en venir à bout, sans jamais enfermer ce foisonnement dans un « enclôturement » trop étriqué.

 

N.A. - Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

R.S. - Les socratismes (christianisés ou non), les mauvaises consciences sur lesquelles tablent les idéologies manipulatrices ne retiennent que l’humain, trop humain, ou l’homme domestiqué (le « type ») par tous les vecteurs de morbidité qui ont agi dans l’histoire occidentale. Le surhomme est donc celui qui s’efforce d’aller au-delà de cette morbidité générale, par l’effet de sa volonté de puissance, et éventuellement y parvient, inaugurant de la sorte le règne des « grands hommes », mutants qui abandonnent les morbidités, devenues le propre de l’espèce humaine « typifiée ». 

 

N.A. - Votre citation favorite de Nietzsche ?

R.S. - Ce n’est pas une citation mais un poème, intitulé Ecce homo : 

Ja ! Ich weiss, woher ich stamme !

Ungesättigt gleich der Flamme

Glühe und verzehr ich mich.

Licht wird alles, was ich fasse,

Kohle alles, was ich lasse:

Flamme bin ich sicherlich.

 

(Oui ! Je sais d’où je suis issu !

Insatiable comme la flamme

Je brûle et me consume.

Lumière devient ce que je saisis

Cendre ce que j’abandonne :

Oui, je suis flamme).

 

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 16:14

Réponses de l'essayiste Jean-Yves Le Gallou au Questionnaire de la Nietzsche Académie. Co-fondateur de l'Institut ILIADE, Jean-Yves Le Gallou, vient de publier un essai sur la préférence de civilisation intitulé "Européen d'abord" aux éditions Via Romana.

 

Nietzsche Académie - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

Jean-Yves Le Gallou - J’ai découvert Nietzsche, à 20 ans. Une double leçon : d’esprit critique mais aussi d’énergie . Voilà qui m’a construit tout au long de ma vie.

N.A. - Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

J-Y. L.G. - Je ne suis pas philosophe et je ne sais pas si je suis « nietzschéen », mais je crois que tout au long de la vie , il faut chercher à se dépasser . « Citius, altius, fortius » est un précepte olympique. « Plus est en nous » est la devise d’un mouvement scout. J’ai toujours essayé d’appliquer cette règle dans ma vie d’alpiniste (amateur) et de combattant intellectuel et politique.

N.A. - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

J-Y. L.G. - « Ainsi parlait Zarathoustra » bien sûr mais aussi « Le Crépuscule des idoles ».

N.A. - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

J-Y. L.G. - Je ne suis pas sûr que cette question ait beaucoup de sens. Reste que Nietzsche est clairement inégalitaire et... pas vraiment « politiquement correct »…

N.A. - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

J-Y. L.G. - Un peu de provocation... Et d’alliance des contraires : Dominique Venner qui a été « nietzschéen » dans sa décision ultime. Le de Gaulle du « Fil de l’épée ».

N.A. - Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

J-Y. L.G. - Celui qui se dépasse.

N.A. - Votre citation favorite de Nietzsche ?

J-Y. L.G. - Pour le versant critique : « et il clignait de l’œil » dans le passage sur « Le dernier homme » dans Zarathoustra. Un texte absolument extraordinaire tant il est prophétique ! Ce qu’il décrit, c’est la société actuelle. Et pour les leçons d’énergie : « Seules les pensées qui vous viennent en marchant ont de la valeur ». « Toute vie est lutte autour des goûts et des couleurs ».

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