
Nietzsche n’est jamais allé en Corse et pourtant l’île de beauté tient une place importante dans l’œuvre de Nietzsche. C’est tout le mérite du livre passionnant de Thierry Ottaviani "Nietzsche et la Corse" aux éditions Maïa de mettre en lumière ce tropisme corse méconnu du philosophe. Nietzsche projetait d’écrire « La Volonté de Puissance » en Corse en raison des vertus viriles prêtées aux insulaires incarnées dans la figure du bandit d’honneur et la vendetta. Dans ses fragments, notes écrites concomitantes à l’écriture de son œuvre, Nietzsche écrit « comme en Corse » au sujet de la communauté d’hommes supérieurs décrits dans la quatrième partie d’« Ainsi parlait Zarathoustra ». Nietzsche cherche chez les Corses l’idéal surhumain qu’il a entrevu chez Napoléon, le triomphe du type guerrier, fier et viril. Malheureusement Nietzsche de santé fragile, ne mènera pas à bien son projet de déplacement en Corse. Il n’en demeure pas moins que la Corse reste pour Nietzsche une île bienheureuse à l’instar des îles décrites dans « Ainsi parlait Zarathoustra », un idéal terrestre, matrice et laboratoire possible du Surhomme.