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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 21:22

Heidegger.jpg"Le malheur voulut que tous les "nietzschéens" français, généralement acquis à la cause de Heidegger, s'engouffrassent comme un seul homme dans cette brèche ouverte par Heidegger - trou littéralement béant puisque tout propos nietzschéen en était biffé - et en adoptassent d'emblée le magistral contresens. Asinus asinum fricat, entre faussaires on se comprend. C'est ainsi qu'on vit, à partir des années 1960, s'affirmer petit à petit le profil étrange d'un Nietzsche "de gauche" (...)".

 

Clément Rosset, "Nietzsche infréquentable ou mal fréquenté ? ", in "L'Imbécile", numéro 1, avril 2004.

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 21:15

Onfray"Il est bien évident que l’hédonisme que je mets en avant aurait été considéré par Nietzsche comme un signe d’impuissance, un signe de décadence, un signe de nihilisme, enfin quelque chose qui signerait une époque sans valeur ou dépourvue de sens."

 

(Source : "Nietzsche en quatre questions" entretien avec Michel Onfray sur France Culture en 2008).

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 13:21

Houellebecq"Je me souviens de l'avoir découvert pour la première fois en cours d'allemand. J'avais quinze ans et le professeur lisait un texte sur le "dernier des hommes". Je me suis immédiatement identifié à ce "dernier des hommes" et j'ai conçu une vive antipathie pour Nietzsche." (Source: Michel Houellebecq in Le Figaro littéraire du 18 mai 2000).

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 09:27

TélévisionLe dernier homme est l'antithèse du surhomme. Le dernier homme est en chacun de nous. Lutter contre le dernier homme est un combat quotidien. Le surhomme est d'abord une victoire sur soi.  

 

"Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.

Voici ! Je vous montre le dernier homme.

« Amour ? Création ? Désir ? Etoile ? Qu’est cela ? » – Ainsi demande le dernier homme, et il cligne de l’œil.

La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps.

« Nous avons inventé le bonheur », – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil.

Ils ont abandonné les contrées où il était dur de vivre : car on a besoin de chaleur. On aime encore son voisin et l’on se frotte à lui : car on a besoin de chaleur.

Tomber malade et être méfiant passe chez eux pour un péché : on s’avance prudemment. Bien fou qui trébuche encore sur les pierres et sur les hommes !

Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement.

On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.

On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles.

Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous.

« Autrefois tout le monde était fou », – disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l’œil.

On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt – car on ne veut pas se gâter l’estomac.

On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la santé.

« Nous avons inventé le bonheur », – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil."

(Nietzsche in Ainsi parlait ZarathoustraLe prologue de Zarathoustra §5.)

 

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