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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 18:10

Hyperborée"Maudits, nos dieux l'ont été tout autant par les missionnaires de l'évangélisation que par les pédagogues de la latinité, séduits par le mythe de l'Ex oriente lux dont se réclament les libres-penseurs épris de progrès tout autant que les bigots les plus traditionnalistes. Certains ecclésiastiques pourtant, au début du siècle, ne se montraient guère effrayés par le paganisme maurrassien. Derrière les hauts murs des collèges catholiques, la mythologie greco-latine semblait apprivoisée et affadie. Elle n'était plus jugée dangereuse et les adolescents se voyaient autorisés à taquiner les muses. Le tonnerre de Zeus devenait anodin. La légende dorée des dieux et des héros de l'ancienne Hellade ou de la Rome antique se trouvait ainsi récupérée, véritablement aseptisée, debarrassée de tous les miasmes septentrionaux, qui constituaient pour les clercs une sorte de mal absolu. L'Antéchrist venait du froid..."

 

(Source : Les dieux maudits. Récits de mythologie nordique de Jean Mabire, éditions Copernic, 1978).

 

Visage à l'aigle Tremois" – Regardons nous en face. Nous sommes des Hyperboréens, –  nous savons bien assez combien nous vivons à l’écart. « Ni par terre, ni par mer tu ne trouveras le chemin qui mène aux Hyperboréens » : cela Pindare le savait déjà de nous. Par-delà le Nord, la glace, la mort – notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous connaissons le chemin, nous avons trouvé l’issue du labyrinthe du fond de millénaires entiers. "

 

Nietzsche in L’Antéchrist §1 

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 13:59

Drieu"Quand la guerre éclate, il espère sortir de cette médiocrité et veut prouver ses qualités. Il se comportera très courageusement et sera blessé trois fois, lors de la bataille de Charleroi, sur le front des Dardanelles et à la bataille de Verdun. Il aura vécu son expérience sur le front sur un mode nietzschéen (il avait emporté le Zarathoustra avec lui) et s'inspirera de ces expériences pour écrire, en 1934, La comédie de Charleroi."

 

 

(Source : Rivarol numéro 3063 - 5 octobre 2012 - chronique "Les penseurs politiques antimodernistes")

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 21:03

Breker atelier"Toujours au chapitre Pourquoi j’écris de si bons livres d’Ecce homo, Nietzsche met en garde contre une interprétation darwinienne du surhomme : « D’autres bêtes à cornes savantes, à cause de ce mot, m’ont suspecté de darwinisme (...) ». Le surhomme n’est pas un fruit de la sélection naturelle c’est tout le contraire, il est le fruit d’une sélection culturelle, celle de l’esprit libre et du triomphe de sa volonté. Comme le rappelle Nietzsche dans Le Crépuscule des idoles, « les espèces ne croissent point dans la perfection : les faibles finissent toujours par se rendre maîtres des forts – c’est parce qu’ils ont le grand nombre, ils sont aussi plus rusés… Darwin a oublié l’esprit (– cela est bien anglais !), les faibles ont plus d’esprit… Il faut avoir besoin d’esprit pour arriver à avoir de l’esprit, – (on perd l’esprit lorsque l’on n’en a plus besoin). » La novation de Nietzsche avec le surhomme est de mettre l’esprit au service de la force et de la grandeur là où d’habitude il est au service du troupeau des faibles. Cette révolution culturelle explique également le credo de Nietzsche, l’amor fati, l’amour du destin, exprimé dans Le Gai Savoir. Car si le surhomme est le fruit d’une sélection culturelle, cette sélection ne peut se réaliser que sous la contrainte de la nécessité, celui d’un destin. Nietzsche donna lui même l’exemple, en fuyant l’université de Bâle où il enseignait et où il aurait pu ronronner dans une routine petite-bourgeoise, pour prendre la route, voyager, marcher, écrire, créer une oeuvre, en quête permanente de grande santé et de vérité."

 

couverture Nietzsche[1](Source : Nietzsche Hyperboréen ou l'école du surhomme d'Olivier Meyer, éditions du Lore, 2011)

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 13:43

Face Nord

 

"Je ferai de vous de grands alpinistes. C'est une affaire entendue. Ce n'est pas suffisant ! N'importe quel imbécile peut atteindre un sommet très difficile avec de bons muscles, et la volonté de la brute. Je veux faire de vous les représentants d'une humanité supérieure. Celle où l'homme aura dominé la crainte de la mort."

 

(Source : Face Nord de Saint-Loup, éditions Art et histoire d'Europe.)

 

"Où y a-t-il de la beauté ? Là où il faut que je veuille de toute ma volonté : où je veux aimer et disparaître, afin qu’une image ne reste pas image seulement."

 

Nietzsche in Ainsi parlait Zarathoustra – De l’immaculée connaissance

     

"De pacifiste bêta

A activiste le grand pas

Tu as fait sous l’effet

D’un livre pistolet

La Gerbe des forces de Châteaubriant

Petit deviendra grand

Marc Augier Saint-Loup

Sous le signe de la roue

Solaire comme ta personnalité

Sportif, aventurier, intrépide guerrier

De la Laponie au Mont-Blanc

Un seul but, le dépassement

Volontaire et Hérétique

Jamais Nostalgique

Hanté par le Surhomme

Ton oeuvre par-delà l’homme

Guide nos pas vers les sommets

Par la Face Nord à tout jamais."

 

Aristéas"Saint-Loup" d'Olivier Meyer tiré du recueil de poésie Aristéas.

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 19:15

david-lane"Aujourd’hui, en l’an 2005, à peu près 2 % de la population mondiale est composé de femmes blanches en âge d’enfanter, ou plus jeunes. La race blanche est morte !!! Assassinée par une coalition de Juifs, d’universalistes chrétiens, de dupes contre-nature, d’opportunistes politiques vendus, de nababs des médias, d’intellectuels hyperqualifiés, de nationalistes dogmatiques, de crétins féministes, de paumés en tous genres et de lâches. Ce qu’il reste de Blancs est irrémédiablement intégré, terrorisé, décérébré, métissé, et rapidement submergé par six milliards de gens de couleur. En tant qu’entité viable disposant d’une capacité de survie, la race blanche est éteinte. Ceux d’entre nous qui ont résisté au génocide sont analogues à quelques cellules vivantes dans un cadavre. La plupart des prétendus « leaders » blancs, ne pouvant plus dissimuler notre disparition raciale à ceux qui les suivent, ont adopté une nouvelle politique de retraite et de défaite. En ce moment, ils encouragent à déménager dans les petites communautés blanches d’arrière-pays ou, simplement, à donner aux enfants une éducation correcte. Ils feraient n’importe quoi pour éviter le choc frontal. Ils savent très bien que notre race ne peut survivre sans nations qui lui soient propre. Ils savent que nous ne pouvons pas nous permettre d’en débattre pendant dix ans. Ils savent que quelques familles blanches noyées dans six milliards de familles colorées ne sont plus rien du tout. Ils savent que l’Amérique soumettra, à coups de bombes, toute nation qui essaiera de rester blanche. Ils savent que leurs lâches consignes ne sont que des ordres de retraite, toujours plus avant dans l’abîme dont on ne revient pas. Ils savent que la révolution totale et l’anarchie prônées par Bob Mathews, Tim Mc Weigh et leurs semblables, sont les seules solutions qu’il reste. Mais ils sont, soit des lâches, soit des agents de l’ennemi. Ils savent que la révolution ne peut venir que d’hommes blancs hors-la-loi. Mais ils se cramponnent aux femmes et à leur dogme de la « famille traditionnelle » et des « solutions pacifiques », parce que ce sont des épagneuls tenus en laisse par des féministes. N’y voyez aucun manque de respect pour nos quelques femmes loyales. C’est parce que la beauté de la femme aryenne blanche ne doit pas disparaître de la terre que je me suis lancé dans ce combat. Mais, en règle générale, les femmes placent la survie individuelle et celle de leur famille avant celle de la race entière. Un guerrier, qui risque sa vie et sa liberté, n’est pas le gendre idéal de nos jours. Parce que je dis la vérité, il n’est pas une femme au monde qui ne me méprise totalement. « Nous voulons un homme responsable », proclament-elles. Ma foi, qu’est-ce qu’ « être responsable », dans un pays occupé, sinon de la trahison et de l’esclavage ? Allez à votre usine, à votre magasin, à votre cabinet de comptable, dans vos champs, et faites-vous esclaves. Puis consacrez la moitié de vos salaires à des impôts qui financent le meurtre de votre race. Après le travail, détendez-vous dans vos vêtements chinois, mangez vos repas coréens, et regardez des femmes blanches s’amuser avec des Juifs et des Nègres sur l’écran de vos télés japonaises. Au bout du compte, je suis le mieux placé pour dire la vérité. Je ne peux pas me faire amener une femme en prison, de toute manière. Donc peu importe qu’elles me détestent. Depuis l’aube des temps, les gens au pouvoir ont levé leurs armées grâce à des promesses de pillage, de vengeance et de capture de femmes. Il n’existe pas d’autres motivations, ni d’autres récompenses. N’essayez pas d’intimider les derniers guerriers blancs potentiels avec des mots à la mode tels que : vols, viols et meurtres. La « loi » est ce que les gens au pouvoir utilisent pour réduire en esclavage ceux qui ne sont pas au pouvoir. Homme blanc, tu es un risible esclave vaincu, dont le monde entier se gausse, méprisé ou asservi par tes propres femmes. Est-ce que la formule « les femmes et les minorités » signifie quelque chose pour toi ? L’alliance est formée contre toi. C’est toi, la minorité. Tu as deux possibilités : accepter tes chaînes, la disparition de ta race et la perte de tes femmes. Ou prendre en compte et appliquer les paroles de Robert Jay Mathews, qui nous dit, d'outre-tombe :

« Donnez vos âmes à vos dieux et chargez vos fusils. Il est temps que parle l’acier. Nous sommes les légions des damnés, l’armée de ceux qui sont déjà morts… »

A moins que nous n’ayons une armée invisible de vrais Barbares, dépourvus de pitié, de compassion, de componction, de moralisme restrictif, c’en est fait de nous. Celui qui pratique la chevalerie, contre un ennemi qui ne la pratique pas, se bat avec les mains attachées dans le dos. Notre armée doit être aussi motivée que les kamikazes palestiniens qui combattent pour libérer leur pays de la pire plaie qui soit au monde. Mieux vaut être lion pendant un jour, que mouton pendant des années. Pratiquez le pillage, volez les femmes et les vies de vos ennemis. Ne vous privez pas, durant votre court passage à Mitgard, de plaisirs tels que la vengeance, ni des épouses, des sœurs et des filles de vos ennemis. Combien croyez-vous que vos ancêtres vikings laissaient de moines vivants et de nonnes vierges lorsqu’ils attaquaient les monastères et les couvents des néfastes occupants contre-nature de l’Europe, il y a vingt siècles ?!? La civilisation, c’est fini. Nous sommes en guerre. Soyez un berseker jusqu’au jour ou vous partirez pour le Valhalla, avec, dans le corps, une livre d’acier de l’ennemi que vous aurez défié jusqu’au bout !!! Une nation blanche ne peut naître que de l’anarchie et de la révolution. Et, si vous ne triomphez pas, puissent vos ennemis parler avec effroi, pendant des générations, de la furie des derniers hommes du Nord."

 

(Source : "Lettre ouverte à une race morte" de David Lane. Traduit de l'anglais (américain) par Sir Shumule link)

 

Nietzsche187a1"Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.

Voici ! Je vous montre le dernier homme.

« Amour ? Création ? Désir ? Etoile ? Qu’est cela ? » – Ainsi demande le dernier homme, et il cligne de l’œil.  La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps.

« Nous avons inventé le bonheur », – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil.

Ils ont abandonné les contrées où il était dur de vivre : car on a besoin de chaleur. On aime encore son voisin et l’on se frotte à lui : car on a besoin de chaleur. Tomber malade et être méfiant passe chez eux pour un péché : on s’avance prudemment. Bien fou qui trébuche encore sur les pierres et sur les hommes ! Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles. Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous. « Autrefois tout le monde était fou », – disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l’œil. On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt – car on ne veut pas se gâter l’estomac. On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la santé. « Nous avons inventé le bonheur », – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil."

 

 Nietzsche in Ainsi parlait ZarathoustraLe prologue de Zarathoustra §5

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 13:32

GoetheFaust de Goethe est une préfiguration du surhomme de Nietzsche. Le mot surhumain est employé pour la première fois sous la plume de Goethe dans Faust auquel il consacra toute sa vie et qu'il n'acheva qu'au terme de celle-ci :

 

"Tu aspirais si fortement vers moi ! Tu voulais me voir et m'entendre. Je cède au désir de ton coeur. - Me voici. Quel misérable effroi saisit ta nature surhumaine ! Qu'as-tu fait de ce haut désir, de ce coeur qui créait un monde en soi-même, qui le portait et le fécondait, n'ayant pas assez de l'autre, et ne tendant qu'à nous égaler nous autres esprits ? Faust, où es-tu ?"

 

L'Esprit à Faust in Faust de Goethe

 

L'érudit Faust est las des mots et de la vie de reclus de savant sclérosé, il veut renouer avec la vraie vie et ses plaisirs païens, devenir un homme d'action... "Au commencement était la force", "au comment était l'action"... quitte à pactiser pour cela avec le diable, le mal intrinsèque à la vie car toute lumière génère sa part d'ombre.

   

"« L’homme doit devenir meilleur et plus méchant » – c’est ce que j’enseigne, moi. Le plus grand mal est nécessaire pour le plus grand bien du Surhomme."

Nietzsche in Ainsi parlait Zarathoustra – De l’homme supérieur §5

 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 21:05
 

 

"Qui de vous peut en même temps rire et être élevé ?

Celui qui plane sur les plus hautes montagnes se rit de toutes les tragédies de la scène et de la vie."

     
Nietzsche in Ainsi parlait Zarathoustra – Lire et écrire

 

"O hommes supérieurs

Devenez des lions rieurs

Le sacre du surhomme

Est dans le rire en somme

La victoire de la vie

Sur la mort et son inertie

Tuez l’esprit de lourdeur

Le courage est notre bonheur

Le courage veut rire

Rions pour en finir

Avec l’homme moderne

Ce dernier homme bien terne

Rions avec les dieux

C’est le signe des Bienheureux."

 

Aristéas"La couronne du rire" d'Olivier Meyer in Aristéas.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 20:18
Feu suede"Oui, je sais bien d’où je viens !
Inassouvi, comme la flamme,
J’arde pour me consumer.
Ce que je tiens devient lumière,
Charbon ce que je délaisse :
Car je suis flamme assurément !"
 
Nietzsche in Le Gai savoirPlaisanterie, ruse et vengeance Prologue en vers §62
 
"Oui je suis flamme
La vie comme une femme
Feu ce que je touche
Pas de sainte ni touche
Charbon ce que je délaisse
Un corps libéré de sa laisse
Je fais feu de tout bois
Ne me touche pas
Tu te brûles les doigts
Le feu m’habite tu vois
La vie sans passion
Quelle déraison
Plutôt mourir foudroyé
Qu’à petit feu s’étioler."
 
 
Aristéas"Flamme" d'Olivier Meyer in Aristéas
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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 18:30
Sils Maria"Et ce sera le grand midi, quand l’homme sera au milieu de sa route entre la bête et le Surhomme, quand il fêtera, comme sa plus haute espérance, son chemin qui mène à un nouveau matin."
 
 
 
 
 
 
Nietzsche in Ainsi parlait Zarathoustra – De la vertu qui donne §3 
 
 
"L’heure de l’ombre la plus courte a sonné
Le Grand Midi à ta porte a frappé
Fin du mensonge vérité
Ce monde de faux monnayeurs idéalisé
Bienvenue dans la réalité
Le monde des apparences et sa clarté
Etre superficiel par profondeur
Les Grecs anciens avaient fait leur
Cette maxime d’esthète
D’artiste sans prise de tête
Le beau et le bon
Credo d’Apollon
Qui sauvera le monde
Du dernier homme immonde. "
 
Aristéas"Le Grand Midi" d'Olivier Meyer in Aristéas, éditions Casa Cartii de Stiinta.
 
 
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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 20:37
Nietzsche187a1"C'est tellement évident qu’on oublie de le souligner. Nietzsche chantre du surhomme est lui-même un surhomme, et pour cause on ne parle bien que de ce que l’on connaît bien. Et en effet, comme le rappelle plus d’une fois Nietzsche, toute philosophie est une confession de son auteur. Ce qui veut dire, dans une certaine mesure, que la philosophie du surhomme est en quelque sorte l’histoire du devenir surhumain de Nietzsche. Le personnage de Zarathoustra, le double surhumain de Nietzsche, est à ce titre paradigmatique. Son histoire dans Ainsi parlait Zarathoustra  est à bien des égards celle de Nietzsche, un témoignage masqué autobiographique pour qui sait lire entre les lignes. Zarathoustra, un ermite vivant dans la montagne, retourne auprès des hommes après dix années de solitude pour leur prêcher le surhomme. Il ne trouvera pas d’écho à son message auprès des hommes de la place du marché qui lui préfèrent le spectacle d’un funambule. Dépité, Zarathoustra retournera dans la montagne chercher des compagnons. Nietzsche avait quitté l’université de Bâle où il avait enseigné presque dix ans quand il écrivit Ainsi parlait Zarathoustra . Ses livres n’avaient qu’un faible écho et l’enfermaient dans l’incompréhension de ses contemporains. Nietzsche, incompris, n’en perd pas pour autant la foi en sa mission de vérité et se jette à corps perdu dans la rédaction de « son plus grand présent fait à l’humanité ». Plus qu’aucun autre Ainsi parlait Zarathoustra est un livre positif, son oeuvre créatrice, un texte sacré pour reprendre la formule de son ami Peter Gast, le cinquième évangile selon Nietzsche lui-même. Nietzsche incarne avec cette oeuvre la figure de l’« enfant », une figure constructive, l’annonciation du surhomme. A y bien regarder, la vie et l’oeuvre de Nietzsche témoignent de son devenir surhumain. L’enfance marquée par la soumission au contexte familial religieux, la vocation de pasteur. Puis, petit à petit, la transmutation en marche. La mutation par l’esprit. La découverte dans une librairie à Leipzig, alors qu’il est étudiant, du livre de Schopenhauer Le monde comme volonté et comme représentation . L’affranchissement progresse par étape. La rencontre de Wagner. L’attachement à la métaphysique. Mais le devenir surhumain est une évolution qui éternellement se surmonte. Ce sera Humain, trop humain  dédié à Voltaire puis Aurore qui le verra s’éloigner du romantisme wagnérien pour adopter un tournant d’esprit libre, critique à la mode des moralistes français du XVII ème siècle. Les métamorphoses continuent. La figure du lion s’exprime, celle essentiellement de la destruction des anciennes valeurs. Jusqu’à la révélation, le Grand Midi, l’heure de l’ombre la plus courte, le moment de vérité, la prise de conscience, le contact direct de l’intuition avec la vérité, la vision de l’Eternel Retour le 14 août 1881 en Engadine non loin de Surlei près du lac Silvaplana lors de l’une de ses marches, le type Zarathoustra qui passe devant lui, l’inspiration géniale qui débouchera sur son oeuvre poétique à la sagesse supérieure Ainsi parlait Zarathoustra. Nietzsche en créant son oeuvre se crée lui-même. « En l’homme sont réunis créature et  créateur : en l’homme, il y a la matière, le fragment, l’exubérance, le limon, la boue, la folie, le chaos ; mais en l’homme il y a aussi le créateur, le sculpteur, la dureté du marteau, la contemplation divine du septième jour. Comprenez-vous cette antithèse ? » (in Par-delà le bien et le mal §225).

Oui nous comprenons, le surhomme est cette antithèse, l’homme créé par lui-même qui éternellement se surmonte. Nietzsche est ce surhomme qui a refusé le confort de l’immobilisme et des conservatismes en tous genres pour créer une oeuvre, son oeuvre et devenir ainsi lui-même, définition même du surhomme, un homme en devenir se créant lui-même à travers son oeuvre."

 

couverture Nietzsche[1](Source : Nietzsche Hyperboréen ou l'école du surhomme d'Olivier Meyer, éditions du Lore, 2011).

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