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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 16:05

Olivier Mathieu"La notion de "Surhomme", chez Nietzsche, évolue - comme vous le savez - avec le temps. On peut en dire autant de ses trois grands concepts principaux (volonté de puissance; éternel retour; et, donc, Surhomme). Je retiens avant tout, de "Zarathoustra", que le Surhomme est d'une certaine façon celui qui connaît la vie dans l'apothéose aussi bien de la joie que des mésaventures. Le mot allemand est "Ubermensch". Tandis qu'en anglais on dit "Superman" (il est clair que le "Superman" des bandes dessinées américaines n'est qu'une caricature, voire qu'une récupération, et l'antithèse du Surhomme nietzschéen). La langue italienne a quant à elle "Superuomo" (Surhomme), tandis que Gianni Vattimo préfère souvent traduire Ubermensch par "Oltreuomo" ("au-delà de l'homme", "outre l'Homme"). Quoi qu'il en soit, la définition la plus immédiate du "Surhomme" nietzschéen s'applique à celui en qui se trouverait développée la volonté d'action, ou plus exactement la volonté d'agir et de penser, expression de la "volonté de puissance". Ce "Surhomme" nietzschéen se situe (selon la formule devenue fameuse) "au-delà du bien et du mal", et, surtout, je crois, il défend sa propre existence contre tout ce qui s'apparente à la médiocrité. Par conséquent, je dirais que le Surhomme, c'est l'aristocrate. Voilà, au moins pour Nietzsche en personne, me semble-t-il, la conception fondamentale. Le surhomme nietzschéen, c'est l'aristocrate: l'aristocrate de l'esprit. Le Surhomme nietzschéen, je le vois comme un concept de ce qui se placerait "beaucoup plus haut que toutes les choses humaines" (Nietzsche, août 1881, à Sils Maria). Par ailleurs, pour conclure, je me permets de signaler un livre de G. Locchi, qui est paru en 1983 aux éditions Akropolis, de Naples, et que je possède dans l'édition italienne, dont le titre est: "Wagner, Nietzsche e il mito sovrumanista". Un livre dont je ne partage pas forcément tous les points de vue, mais il importe fort peu. Car c'est un livre qui mérite, lui aussi, d'être lu. On ne peut pas en dire autant de tous ceux qui blablatent sur Nietzsche avec, souvent, un intellectualisme des plus ennuyeux ou ridicules, ou avec une mauvaise foi telle qu'elle arrache des larmes de rire. Or Nietzsche, pas plus que quiconque, n'est responsable de ce que dit, de lui, une postérité qui n'arrive pas à le penser sans échapper à de pesantes interdictions politiques. Je trouve toutes les oeillères idéologiques, au sujet de quoi que ce soit, déplorables." (Source: réponse d'Olivier Mathieu au questionnaire "Nietzsche parmi nous" de la Nietzsche Académie en date du 31/03/09. Olivier Mathieu a publié dernièrement un recueil de poèmes "Les jeunes filles ont l'âge de mon exil" aux éditions des Petits Bonheurs.  A commander sur le site suivant:http://alenseignedespetitsbonheurs.com/cariboost1/ )

 

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