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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 19:42

Philippe GranaroloNietzsche et les voies du SurhumainPublication aux éditions SCEREN de Nietzsche et les voies du Surhumain de Philippe Granarolo. L'occasion pour l'auteur, professeur agrégé de philosophie, né à Toulon en 1947, dont la thèse de doctorat d'Etat ès-Lettres a porté sur "Le futur dans l'oeuvre de Nietzsche", de répondre au questionnaire de la Nietzsche académie :

 

 

 

- Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

 

- Nietzsche est le philosophe sur lequel j’ai le plus travaillé. J’y ai consacré plus de quinze ans de ma vie, depuis un article publié en 1974 dans la Revue de l’enseignement philosophique (Le rêve dans la pensée de Nietzsche) jusqu’à la soutenance de mon Doctorat d’État ès-Lettes en 1991, consacré au « futur dans l’œuvre de Nietzsche ». Depuis, j’ai publié de nombreux extraits, plus ou moins remaniés, de cette thèse. On peut trouver la plupart de ces textes sur mon site internet www.granarolo.fr

 

- Etre nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

- Être nietzschéen ne veut sans doute pas dire grand-chose. Tout au plus pourrait-on dire qu’être nietzschéen, c’est être à la fois attentif à toutes les formes de nihilisme qui se multiplient aujourd’hui (en se couvrant du masque du progressisme), tout en étant également attentif aux puissances qui s’éveillent et annoncent le monde qui viendra.

- Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

- J’ai toujours pensé que l’ouvrage le plus maîtrisé et en même temps le plus synthétique de Nietzsche était Le crépuscule des idoles. Chose d’autant plus étonnante qu’il est publié en 1888, alors que Nietzsche est au bord de l’effondrement qui emportera son cerveau.

- Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

- Question qui n’a pas elle non plus grande signification. Ce qu’on doit en revanche affirmer avec beaucoup de netteté, c’est que la lecture « soixante-huitarde » de Nietzsche faisant du philosophe le chantre des « libérations » du XXe siècle représente l’un des contresens les plus consternants à propos du philosophe. Si l’on tient à tout prix à classer politiquement Nietzsche, je l’inclurai dans ce qu’on a parfois dénommé « l’anarchisme de droite ».

- Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

- Je n’en vois guère aujourd’hui.

- Pourriez-vous donner une définition du surhomme ?

- « Le Surhomme, après s'être réapproprié les « vérités » de la science, c'est-à-dire après avoir intégré comme partie de son être ce que le savant avait cru découvrir à l'extérieur de lui, jouera avec elles un jeu inouï pour nous. Héritier d'une très longue chaîne, il dépensera ce que les générations antérieures ont rassemblé, accumulé et économisé, d'une manière imprévisible et qui obéira à une tout autre logique que celle qui a présidé à la constitution de l'héritage. »

C’est ainsi que je l’ai défini dans mon dernier ouvrage Nietzsche et les voies du Surhumain (Editions SCEREN, 2013).

- Votre citation favorite de Nietzsche ?

- « Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des métaphores usées qui ont perdu leur force sensible » (in Vérité et mensonge au sens extra-moral, 1873)

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