« Mike, je lui ai dit, poète, écrivain, décadent. Quasi nietzschéen ». Cet extrait du recueil de nouvelles « Monstres » de Mike Kasprzak aux éditions Les Occultés (link) tirée de la nouvelle « Auteur, éditeur et coup de boule » résume bien le pédigrée de l’auteur. Il y a du nietzschéen chez Kasprzak, la figure du lion en particulier décrite par Nietzsche dans le discours sur les trois métamorphoses de l’esprit dans « Ainsi parlait Zarathoustra », la phase de nihilisme actif, de destruction des anciennes valeurs, l’heure du grand dégoût pour un nouveau départ, une nouvelle noblesse (Lire la nouvelle « Faire rugir les lions »). La noblesse chez Mike Kasprzak, est, à l’instar de Céline, dans le style, une écriture écrite avec son sang, une littérature avec des couilles qui regarde la réalité en face, sans fard ni fioritures (Lire la nouvelle «Sûrement une ville comme une autre»). Les Monstres ce sont les hommes modernes (Lire « Docteur Parfait »), les esclaves du travail, du bonheur, sans désir (Lire « Comme moucher la vulve de Dieu »), sans passion ni élan créateur. Alors l’auteur boit et se bat (Lire « Danse avec la mort ») pour tuer l’esprit de lourdeur, la grisaille de la routine, la vie du troupeau. Le danger serait de verser dans le nihilisme et la tentation est grande pour cet admirateur de Dostoïevski qu’il appelle Dosto, comme un frère spirituel. Mais Mike Kasprzak est un écrivain et son style surhumain transforme le plomb de la vie en or littéraire avec le panache du guerrier de l’esprit qu’est le surhomme quand, par exemple, il écrit que son histoire est « un coup d’épée dans une armée de cadavres » et que « seule compte la guerre. La guerre entre soi et le reste du monde. Seul compte de faire rugir les lions sauvages. » Vous avez dit quasi nietzschéen ?