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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 15:46

thor-01"Dès l'Antiquité, il semble avoir été entendu que le Nord, l'Hyperborée des Grecs, ait été le foyer de toutes les merveilles: c'est là que Jason part chercher la Toison d'or. C'est encore là que l'historien got, Jordanes, au VI ème siècle, situe l'officina gentium, la vagina nationum (l'officine des peuples, la matrice des nations). Il sera relayé par des savants suédois du XVI ème siècle, notamment Olaus Magnus, puis du XVIII ème siècle, comme cet Olof Rudbeck qui place sous ces latitudes l'Atlantide de Platon et y situe le lieu d'origine de l'humanité. Le romantisme aidant, à partir du début du XIX ème siècle, et en particulier dans son expression suédoise (E. Geijer, E. Tegnér, grands défenseurs du mouvement qui s'appellera göticisme), les Vikings, qui ont écrit incontestablement l'une des pages les plus extraordinaires de l'histoire occidentale, sont tenus pour des parangons, d'invincibles héros, des guerriers hors pairs, de véritables maîtres. Il suffit d'évoquer Richard Wagner et sa Tétralogie pour s'en rendre compte (...). Comme les Scandinaves (Suédois, Danois, Norvégiens et Islandais) sont sans aucun doute des Indo-Européens, plus précisément des Germains du Nord - l'argument linguistique est, ici, incontournable - ils prendront à leur compte, à l'époque moderne, les outrances qu'auront incarnées, aux yeux de certains, les Germains dans leur ensemble, ils seront les types mêmes de l'Übermensch nietzschéen (...)." (Source: "Les Vikings" de Régis Boyer aux éditions Le Cavalier Bleu, collection idées reçues.)

 

"Il se peut qu’on ait parfaitement raison de ne pas cesser de craindre la brute blonde qui est au fond de toutes les races aristocratiques et de se mettre en garde contre elle, mais qui n’aimerait pas cent fois mieux trembler de peur s’il peut admirer en même temps, que de n’avoir rien à craindre, mais d’être abreuvé de dégoût au spectacle de l’abâtardissement, du rapetissement, de l’étiolement, de l’intoxication à quoi l’œil ne peut se soustraire ? Et n’est-ce pas là ce qui nous attend fatalement ?"

Nietzsche in La Généalogie de la morale
Première dissertation §11

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