"Chaque mépris de la vie sexuelle, chaque souillure de celle-ci par la notion « impure » est le crime même contre la vie, – le véritable péché contre le saint esprit de la vie."
Nietzsche in Ecco homo – Pourquoi j’écris de si bons livres §5
Le sexe est le saint esprit de la vie. Le judéo-christianisme a perverti Eros - comme le reste d'ailleurs. Tout bon Européen qui a un esprit sain jouit du sexe comme de la vie, c'est-à-dire naturellement, sans tabou et avec joie. C'est dans cet esprit que l'écrivain nietzschéen Olivier Mathieu dont c'est aujourd'hui l'anniversaire - bons 52 printemps ami poète ! - publie un poème exaltant le saint esprit de la vie, tiré de son nouveau recueil de poésie Quand à la fin j'aurai mouru j'aurai fait ce que j'aurai pu, intitulé "Epitaphe pour ma bite" :
"Elle eut froid, elle eut chaud, ma queue,
Elle eut chaud dedans quelques fentes,
Chaud et doux dedans quelques bouches
Des femmes avec qui l’on couche!
Elle sortit de quelque chatte
- Quand le microbe y pullulait -
En montrant noire ou rouge patte,
C’est souvenir qui me déplaît!
Elle eut froid, elle eut chaud, ma queue,
Elle eut chaud dedans quelques fentes.
L’époque de ses excès feue,
C’est d’un ancien passé l’Infante.
Moi mort, que ma bite aura froid
Au fond d’un trou, au cimetière!
Car du dard qui fouilla maint con
(Maint con mouillé, si l’on m’en croit),
Il ne restera sous la terre
Que sa chair en putréfaction,
Et ce penser, un peu, m’atterre.
L’époque de tout excès feue,
L’Infante d’hier, c’est ma queue!
Il ne restera sous la terre
Que rien, moins qu’un peu de poussière:
Las! Qu’est loin le temps des batailles
Où jeunette et brunette taillent
Pipe – et il faut que je m’en aille
Au cimetière où tous habitent,
Beaux seins, jolis culs – et ma bite!"
"Epitaphe pour ma bite" d'Olivier Mathieu tiré du recueil de poésie Quand à la fin j'aurai mouru j'aurai fait ce que j'aurai pu, éditions des Petits Bonheurs, 2012.
Le corps est esprit, le sexe aussi. La littérature sans estomac, très peu pour moi. La littérature sans couilles, c'est bon pour les nouilles. Le style c'est l'homme, prends-en de la graine sous-homme. Lis-moi ça et avale ma "Giclée verbale" :
"Ouvre grand la bouche
Ma prose fait mouche
Des traits d'esprit à grands jets
Qui giclent bien épais
Le mot est gros
Le verbe bien haut
Tu sens ma poésie
Le désir aussi
La langue française
Se conjugue comme une baise
Conditionnel passé
Pûtes susses déclinés
Font du Français un homme bien élevé."
"Giclée verbale" d'Olivier Meyer tiré du recueil de poésie Aristéas.